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Parenthèse agricole et touristique... (faite par Laurent, bien sûr!! )

Le moment est venu pour moi de faire ma petite parenthèse. Elle sera agricole et touristique !

Le tourisme : quel constat accablant nous faisons après quelques centaines de kilomètres le long des côtes Espagnoles… Tout est bétonné de part en part et pas de la manière la plus raffinée ! Dans chaque ville ou village c’est le même schéma : une plage, certes souvent très belle, mais aménagée de partout (digue, parking, jeux, terrasses…), ensuite 3 rues piétonnes parallèles à la plage avec des restos tous les 10 mètres, et enfin 1 à 2 kilomètres d’immondes  tas de béton tous identiques servant de logement de vacances aux riches Espagnols, ou aux pauvres Français qui n’avaient pas les moyens d’investir sur la cote d’Azur... En plus à cette saison il n’y a pratiquement personne alors les volets sont clos, ce qui confère à ces lieux un caractère un peu glauque. On se croirait dans des villes abandonnées !

Je savais à peu près à quoi m’attendre mais là,  quand même ! Bref,  le conseil que m’avait donné un jeune « traveller » dans les Pyrénées m’est rapidement revenu à l’esprit : « si tu veux des belles plages préservées, il n’y en a que quelques kilomètres juste au dessus d’Alméria ». (cf. chapitre précédent : Cabo de Gata). Et ca fait du bien de se retrouver à la plage avec des montagnes derrière nous et pas du béton. Je pense qu’il devait y avoir des Corses dans le coin et comme sur leur ile, ils ont dû se battre pour ne pas laisser les promoteurs et autres requins tout défoncer !

 

L’agriculture : INTENSIVE !!! Et je pèse mes mots… Pour ceux qui ont lu « Les raisins de la colère » de Steinbeck, on peut faire pas mal de rapprochement avec ce qu’il décrit de la Californie dans les années 50.

De Barcelone à Valence, on a droit à des milliers d’hectares d’Oliviers, et que ça, rien d’autre ! Ces arbres ne nécessitant que peu d’eau pour se développer et produire leurs fruits, on se dit que l’impact sur les ressources en eau doit être « limité ». Par contre, une seule et unique variété. Ca nous laisse présager la vitesse de propagation des parasites, et donc les quantités de produits phytosanitaires à épandre pour s’assurer une bonne récolte. Les nappes phréatiques n’ont qu’à bien se tenir !

Ensuite, de Valence à Alméria, c’est le monde des agrumes en tous genres. C’est vrai que ça fait de très beaux vergers, bien verts et chargés de fruits à cette saison. Par contre, tous ces beaux arbres ont besoin de beaucoup d’eau… Toutes les plantations sont parcourues par des réseaux de tuyaux perforés, savamment disposés à chaque rangée d’arbres. Mais d’où vient cette eau si rare dans cette région bien aride !? Je crois qu’à ce rythme, les Espagnols devront forer toujours plus profond pour s’approvisionner, mettant en danger leurs ressources, comme les Californiens l’ont fait et le payent aujourd’hui (forage à plus de 300 mètres, incendies à répétitions…).

En dessous d’Alméria, et sur environ 200 kms, c’est le clou du spectacle ! Des serres à perte de vue, toutes plus grandes les unes que les autres, disposées dans toutes les vallées, et à flan de montagne sur des plateformes en escaliers aménagées pour ça. De la terre, pas besoin ! De toute façon, il n’y a ici que de la roche. En passant, on ne voit personne, les rares qui travaillent dans ces exploitations sont souvent des Marocains, et sans papier s’il vous plait… Baisse des coûts de production et rentabilité obligent ! Les serres sont fermées complètement, on y rentre par de petites portes de tôle et les eaux de pluie (qui sont rares…) ne sont même pas recueillies ! Tout part dans un réseau de fossés qui serpente entre les serres. Mais alors comment font-ils pour arroser leurs cultures ? Encore des forages, mais cette fois dans des nappes qui ne reçoivent plus d’eau du ciel puisque les serres couvrent toute la surface, et donc plus d’eau d’infiltration… Ils sont vraiment dans la m…

En tous les cas, mon constat sur place venant s’ajouter à mes convictions, je vais continuer à réfléchir toujours un peu plus à ma consommation de produits issus de ce type d’agriculture.

 

Parenthèse agricole et touristique... (faite par Laurent, bien sûr!! )
Parenthèse agricole et touristique... (faite par Laurent, bien sûr!! )
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T
Nous avions déjà découvert cela il y a 20 ans une mer de Serres a flan de montagne (pour ce qui reste de la montagne que la hauteur) nous étions sidérés. Bonne continuation malgrés tout, il y a d'autres choses positives
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D
super intéressant le commentaire/exposé de Laurent et, hélas, tellement vrai...depuis longtemps déjà, j'essaye d'éliminer les fruits et légumes espagnols de mon caddy mais, ...pas toujours simple car on ne trouve , pratiquement, que ça ! belle et riche réflexion, bravo !
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P
Les bancs de la Fac de Géo ne valent pas grand chose (même si étais venu ...;) ) face à l'expérience du terrain. Là c'est dans ta tête et dans ton coeur pour la vie et vous n'êtes qu'au début de votre voyage. Plein de gros bisous du Tarn à toute la famille, je pense fort à toi mon élo.
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E
Merci mon Pat !! venez nous retrouver au Maroc pour qq jours de vacances !! j'pense bien à toi aussi !!